06 juillet 2008

Cliché

C’est parfois comme ça que se déclenchent les tempêtes. Une mouche dans l’écran, une autre qui tournoie et qui cherche à copuler sur un clavier, quelque part entre le « f » et le backslash. Un chat noir, prédateur en chasse de chair d’insecte qui fait « crounch ». Des oreilles pleines d’écouteurs vides qui fixent la solitude à coups de signaux blancs. L’image renvoyée au monde éclabousse Apple d’une multitude de dollars dépossédés. La peur, un leurre, comme le graffiti au Cap-de-la-Madeleine. Un chez-soi trop petit, trop fermé, l’impossibilité de communiquer qui infeste les murs comme du moisi toxique pour le cerveau. Le besoin d’un ciel grand comme la vie et de ne plus jamais parler et d’aimer les montagnes à sens unique et direction l’Ouest jusqu’à l’infini, tant que ça l’emmène loin d’ici.

Elle, la fille qui parle d’exil en Sibérie depuis ses quinze ans parce qu’elle ne comprend rien aux vies comme dans les téléromans. La drama queen inexistante qui réagit mal à la violence et qui se sent comme la pièce du puzzle qui ne s’emboîte nulle part. Celle qui étudie parce qu’elle aime l’odeur des livres neufs et connaître les mots de ceux qui les ont écrits avant elle. Elle s’enfuirait au bout du monde avec une boîte de crayons de bois multicolores et des tablettes de papier recyclé, parce qu’il faut sauver les arbres.

Elle ne pense ni au visa ni à la paperasse, ni à l’inquiétude de ses parents, ni à la déception de ceux qui lui tracent un avenir au Papermate poussé jusqu’à la mort sous les néons. Elle ne pense qu’à elle, seule enfin, sous des tonnes et des tonnes d’un air qui ne pèse rien sur ses épaules. Elle aspirerait toutes les odeurs du froid à la manière d’un enfant qui entame son repas préféré, avec urgence, faisant fi des convenances. C’est parfois comme ça que se déclenchent les tempêtes. Dans l’urgence du moment et l’imprudence qui s’y rattache. Les histoires chaotiques prennent racine dans les oublis de réfléchir.

C’est ainsi qu’a germé la graine de gâchis qui se nourrit des couleurs de son intérieur depuis cinq ans.

2 commentaires:

Mélanie J. a dit…

Les grafitis mauriciens ont vraiment un je-ne-sais-quoi. Des MICHEL LOVE LUCIE comme il ne s'en voit plus.

Sara a dit…

JE T'AIMAIS, JE T'AIME ET JE T'AIMERAI LINDA.

Éventuellement le LINDA a été rayé et remplacé par j'sais-pu-qui. Du grand art!