06 juillet 2008

Pluie

C'est mardi, il pleut, l'air est lourd jusqu'à la surcharge qui étouffe et qui pollue la respiration. Le froid s'infiltre, accompagné d'humidité frissonnante, et on repousse avec agressivité une mèche qui nous colle sur les lèvres. On se dit qu'on aimera mieux la neige, sachant au fond qu’on l’enverra au diable dès son arrivée. Au détour d'une rue sombre, une impression agaçante de déjà-vu. Chaque chose à sa place, mais on ne retient que le poids étouffant de l'agace découverte. On se trouve piégé dans une nuit trop nuancée où on voudrait un Frank Miller pour définir blanc sur noir la grisonnance assomante.

On résiste à l'envie de faire volte face et de fuir l'ennui, puis on frappe très fort et on entre. Nos cheveux dégoulinent et nos yeux sont gris-morose. On parle de météo, oui, la pluie, il fait trop chaud, on était mieux avant, mamie radote, mamie est plate, il faut qu'on sorte, il faut qu'on parte. Au revoir, bonne nuit, on veut pas de biscuits, c'est ça, bonsoir et à jeudi. On salue le retour à l'anonymat. Les étoiles nous boudent, qu'on se dit en revoyant les nuages. Tant pis pour elles; on aura bientôt des flocons à détruire du nulle part de nos pas.

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