20 mars 2009

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"She lives her life on an 8.
Her pain, on any given day, she lives at an 8 and [they don't] get that."

Elle a vécu sa vie à 8 assez longtemps pour avoir eu le dedans qui «crounche» en entendant ça. Elle sait que vivre à 8, c'est s'en câlisser que le printemps soit arrivé aujourd'hui. C'est prendre une douche juste pour pouvoir pleurer en paix dix minutes. C'est ne regarder personne dans les yeux parce qu'elle sait que la tempête se verrait dans son regard transparent. Passer tout droit aux feux rouges. Ne pas s'excuser quand on bouscule une inconnue. Oublier comment on respire sans une tonne de grisaille sur la poitrine. Avoir vaguement conscience de l'inquiétude des autres sans trouver l'énergie de s'en soucier vraiment.

C'est rester suffisamment lucide pour ne pas passer ses journées étendue sur le carrelage de la cuisine. Continuer d'aller travailler, pour le jour où le 8 passera à 9 ou à 10 et où elle aura besoin de cet argent pour foutre le camp.

Avoir vécu à 8 assez longtemps, c'est savoir qu'elle ferait l'impossible pour éviter d'avoir à s'en relever une deuxième fois. C'est craindre l'ombre qui plane sur les journées où elle atteint le 8 à nouveau. Apprendre à s'exprimer et à ne plus se taire devant la noirceur.

C'est savoir aujourd'hui que vivre, c'est autre chose que ce 8 qu'elle a trop longtemps confondu avec un symbole d'infini.

15 mars 2009

For good.

i've heard it said
that people come into our lives for a reason
bringing something we must learn
and we are led
to those who help us most to grow
if we let them
and we help them in return


For good - Idina Menzel & Kristin Chenoweth, Wicked.

04 mars 2009

Cap' ou pas cap'?

C'est pas notre jeu, on n'est plus vraiment des enfants, mais je la fais quand même. La liste, pas tout à fait comme celle de la chanson, mais si on dresse un jour la nôtre, tu sauras que je suis cap’.

Avoir du mal à croire que tu existes vraiment.
Être drôle dans le seul but de t’entendre rire.
Compter jusqu’à mille étendus sur l’asphalte.
Faire des vœux à deux pendant les perséides.
Apprendre les accords de notre chanson à la guitare.
Pique-niquer sur le plancher du salon, dans une maison en coussins.
Se raconter des histoires de peur pendant les pannes d’électricité.
Te laisser dessiner nos itinéraires de voyage sur ma peau.
Partir où tu voudras, sur un coup de tête.
Cesser de vouloir déménager tous les ans.
Te dédier mon premier roman.
Apprendre à valser pour notre mariage.
Peindre la cuisine de ta couleur préférée.
Faire la gamine pour que tu me laisses choisir le nom du chat.
T’écouter me parler des bourgeons au printemps.
Préparer du thé glacé pour toi, l’été.
Te lancer des feuilles à l’automne.
Déneiger ta voiture les matins d’hiver.
Faire des compromis pour les prénoms de nos enfants.
Ramasser les miettes sur le comptoir.
Et quand quelque chose clochera, ne pas prétendre que ce n’est pas le cas.
Repousser l’hypocrisie, parce que ce sera la chose à faire, parce que sinon on ne serait plus toi & moi.
Te quitter avant qu’on se déchire, ou te laisser partir.

Y’aura pas de quoi en faire un film, peut-être même pas une chanson, mais ce sera notre histoire et quand elle se terminera, la boîte, on la bétonnera avec nous.