14 mars 2012

Tes cheveux sont rendus trop longs.

On s'est croisés en voiture sur cette rue où on avait souvent besoin d'aller, avant. Du temps où on se voyait sans avoir à trouver un prétexte.

J'aurais voulu savoir où tu allais. Je rentrais chez moi en essayant de me convaincre que je pouvais survivre une journée de plus sans aller à l'épicerie. J'étais arrêtée au feu rouge, tu attendais de pouvoir tourner à gauche. On s'est fait de drôles de visages, spontanément. T'avais l'air content de me voir, même si je sais pas trop pourquoi. On a partagé un bref moment de complicité, séparés par le traffic, mais par tellement d'autres choses aussi.

Quand t'as finalement eu l'occasion de poursuivre ton chemin, j'ai cru lire quelque chose sur tes lèvres. C'était la même intersection où un inconnu m'avait crié I love you, une fois. J'ai fait semblant de n'avoir pas saisi ce que tu essayais de me dire. 

J'entends souvent que notre ville est petite, que tout le monde se connaît, que «pas moyen d'aller où que ce soit sans croiser son dentiste, sa coiffeuse et son voisin». Pourtant y'a plein d'autres gens que toi que je préférerais croiser par hasard et que j'ai pas vus depuis des années. C'est juste un peu n'importe quoi la vie des fois. Ça, ou certains feux rouges sont plus cruels que d'autres et s'amusent à nous saboter le timing.

Aucun commentaire: