Conversation du jour

Moi: Hey, sur une échelle de 1 à 10, tu serais fâché à combien si j'arrivais derrière toi pis que j'te coupais une grosse mèche de cheveux?
Collègue-Rock-Star: Euh, DIX!
Moi: What the fuck, dix!? Dix c'est genre je tue ta mère!
Lui: Ouin ben j'les aime mes cheveux comme ils sont là ok, mais j'comprends, faque euh mettons sept. J'serais crissement offusqué.

[plus tard...]

Moi: Ça me tenterait un peu de t'arroser dans'face avec ça. (le ça étant un vaporisateur plein d'eau)
Lui: Heille, fais pas ça!
Moi: Ben non, là...mais tu serais fâché à combien?
Lui: HUIT.
Moi: Ta gueule, se faire arroser dans'face c'est genre quatre, pas plus. En tout cas moi j'serais à quatre.
Lui: Euh non, toi t'es à quatre TOUT LE TEMPS, tu t'es pas vue tantôt avec la vieille madame, t'étais à DOUZE pour absolument rien, t'es à quatre quand t'es joyeuse.
Moi: ...va chier.

Vingt avril

• je fais un mini retour vers les listes de choses positives dans l'espoir de compenser pour tout le chialage météo auquel on a eu droit aujourd'hui;
• je suis allée chez le chiro ce matin et mon dos & mon cou vont mieux;
• j'aime aller chez le vétérinaire pour acheter de la nourriture pour chats parce que les madames qui travaillent là sont toujours très enthousiastes d'exister;
• comme j'allais quitter l'appartement, le monsieur d'ups est arrivé et lui aussi était super sympathique! il m'a apporté les trois livres que j'ai commandés d'amazon avant hier et les bottes que ma coloc a fait venir de québec. j'ai pu signer sur la tablette électronique, yé!
• ça a été super efficace au caa pour renouveler mon permis de conduire et ma carte d'assurance maladie;
• un de mes amis m'a texté sans préambule «est-ce que tu t'es lavé les cheveux aujourd'hui?» et ça m'a bien fait rire (j'ai su plus tard c'était quoi le contexte de la question, mais quand même);
• hier en allant au club vidéo j'ai vu 8 mile et ça m'a donné envie de l'écouter alors j'ai téléchargé ça tantôt huhu;
• j'étais toute contente hier de recevoir un e-mail de «merci» qui me donnait deux chansons de radiohead. :)
  

Dix-neuf avril

J'essaie ben ben fort de me convaincre de faire des choses qui me terrifient, de voir des gens que j'aime mais qui m'arrachent à ma zone de confort. Sauf que l'angoisse me met dans un état où je suis comme engourdie et je ne profite pleinement de rien. Pour être consciente du moment présent et, ultimement, avoir du fun, faudrait que je sorte de la torpeur qui sert à endormir mon malaise et mes peurs. C'est niaiseux, hein? Un genre de mécanisme de défense envers la perspective d'être déstabilisée, j'imagine. J'sais plus quoi dire, ni quoi faire. J'aime un peu trop la familiarité

Dix-huit avril

L'autre jour je parlais de Facebook avec une connaissance et elle avait l'air donc ben outrée que je dise que j'avais supprimé plein d'amis, comme si ça se faisait pas, faire du ménage là-dedans, comme si ça voulait dire que je deletais des gens de ma vraie vie. Voyons donc! Qui veut vraiment savoir ce que plusieurs centaines de vagues connaissances sentent le besoin de partager publiquement au quotidien? Encore ce matin, je viens de lire les progrès de la fille d'une collègue par rapport aux couches versus le petit pot. Sur une échelle de un à dix, est-ce qu'on se risque à évaluer combien ça se rapproche de mes intérêts?

Il m'est arrivé de me moquer gentiment d'une amie qui approchait les mille amis Facebook en lui disant que rendu là, elle devrait avoir une page officielle que les gens pourraient liker, tsé. Mais bon, elle avait quand même des raisons plus valables que moi d'avoir plein d'amis comme ça, et depuis elle a entrepris un ménage elle aussi.

Sauf que ce soir je m'avoue coupable d'avoir publié un statut relié au hockey, parce que mes colocs aiment regarder les séries et c'est un bon prétexte pour manger de la pizza, boire de la bière et laisser tomber notre féminité le temps d'un lundi soir.

Faque j'écoute pas attentivement la partie, je fais du mutlitasking d'écrans télé-ordi-cell, mais en tant que jeune fille facilement amusée, je souris chaque fois que les commentateurs mentionnent Marchand. Tsé, BRAD.

Seize avril

• je suis encore malade et j'ai le nez super douloureux, mais toutes mes collègues de travail de sexe féminin sont aussi infectées que moi alors je me sens moins seule dans cette déplaisance rhumesque;
• je me suis fait couper les cheveux hier soir et ça faisait très longtemps que j'étais pas allée à ce salon. cette coiffeuse-là, c'est la première qui m'a coupé les cheveux ever, quand j'avais six mois. mais je voulais surtout dire que tsé dans la vie des fois je juge un peu la déco des gens parce que déformation professionnelle, c'est comme ça...sauf que LÀ. si on peut dire que y'a «quétaine» et «très quétaine», dans le cas de ce salon, c'est à peu près douze échelons plus quétaine que ça. si le proprio avait pas été là, j'aurais pris des photos pour en rire à l'infini. j'ai failli apporter mon téléphone aux toilettes pour photographier la genre de commode peinturée en glitter avec des bibelots de poissons en faux cristal partout dessus;
• et ensuite je ne suis pas allée souper avec ma mère parce que je voulais me dépêcher d'aller acheter des pastilles avant que tout soit fermé et je ne suis pas allée écouter un film chez un ami parce que je voulais être dans mon lit et finir mon livre et dormir;
• ma coloc m'a acheté un vernis rose chez sephora parce que l'autre jour je chialais que j'en avais pas. yé!
• au travail, ce weekend et le weekend prochain, ils font une chasse aux oeufs et on peut gagner des prix de divers niveaux de coolitude. ils ont aussi acheté un chocolat de pâques pour chaque personne, c'est smatte;
• ok je vais aller me mettre de la vaseline sous le nez, bye. #sexy
  

Quatorze avril

• le quatorze avril c'est l'anniversaire d'une fille qui restait sur ma rue quand j'étais plus jeune et leur maison a eu le même problème de pyrrhotite que celle de mes parents, mais c'était après que sa famille ait déménagé. en tout cas, pourquoi je me souviens de ça? son père nous avait filmées en train de faire du lipsync sur des chansons des spice girls et des bsb;
• j'ai le rhume et j'étais bien mécontente d'aller à l'université pour m'emprisonner dans une classe où j'étais chaque fois trop consciente de déranger tout le monde en me mouchant;
• j'entends le voisin se moucher et j'ai semi-peur qu'il pense que je me moque de lui si je me mouche tout de suite après;
• toutes les autres choses que j'aurais à dire sont encore moins intéressantes que celles-là, alors je vais aller lire et dormir en espérant que ma narine droite réapprenne à respirer bientôt;
• parce que sinon je vais commencer à parler des émissions de dressage de chiens que j'ai regardées à slice en revenant de l'uni;
• ok, bye.
  

Treize avril

J'écris assise dans mon lit pour éviter de tourner en rond dans un appartement tout noir où je ne dois pas faire de bruit. Si j'étais dans une grande maison de campagne je chanterais à tue-tête. J'envisage sérieusement de prendre ma voiture et de rouler juste pour rouler, pour rouler et pour m'époumoner jusqu'à ce que j'enterre toutes les autres voix. J'ai des envies de ne pas fermer l'œil de la nuit. Moi ça, tsé, moi. Voyons donc.

* * *

Je sais pas pourquoi je m'attends presque toujours au pire de la part des autres. Et je dis «presque» seulement parce que dans le cas des gens que je connais bien, je sais parfois qu'ils sont gentils et généreux et tralala. J'attends sans cesse le non, qu'il soit signe de refus ou de rejet.

Ma mère me dit depuis mon jeune temps qu'elle me fait confiance jusqu'à ce que je lui prouve qu'elle a eu tort. Elle est comme ça avec les étrangers aussi. Je ne comprendrai jamais cette conviction profonde que l'autre est bon et qu'il mérite d'emblée ma confiance.

* * *

Je reste démesurément surprise quand les choses vont comme je veux, quand je réussis, quand ça finit bien. J'aimerais changer cet aspect de moi.

* * *

Je sais pas si c'est de laisser ma fenêtre trop longtemps ouverte, mais j'irais n'importe où avec n'importe qui, juste pour revenir avec des histoires à raconter.

Douze avril

je te laisse des mots, des lettres, des explications et des supplications entre des pages craquantes que tu ne liras jamais, qu'un autre trouvera. il ne saura pas que c'était destiné à toi.

je note les cotes correspondant aux cachettes pour le jour où tu me les demanderas; j'ignore ce qu'il pourra bien en rester, mais sait-on jamais.

c'est une chasse au temps perdu, avec peut-être un ou deux trésors à déchiffrer en chemin.

Onze avril

• aujourd'hui je voulais mettre du vernis rose, mais croyez-le ou non, à la quantité de vernis qu'on a dans un appartement de trois filles, on a aucun rose qui a de l'allure. j'ai mis du gris à la place;
• je devrais recommencer à noter juste les choses positives de mes journées parce que je me trouve un peu grincheuse;
• j'ai commencé à écouter j'ai tué ma mère (parce que j'ai vu françois arnaud à tlmep). la fois où j'écoutais deux films de xavier dolan en très peu de temps;
• je déteste quand un règlement ne fait aucun sens et qu'on me l'explique en me disant à peu près «ben c'est d'même parce que c'est d'même à cause que lui a décidé que c'tait d'même faque euh, ben...c'est d'même pis NON on peut pas changer ça parce que tsé c'est d'même que ça marche là sinon ça marcherait pas, c'pour ça qu'il a décidé que ça s'rait d'même»;
• c'est un peu pour ça que je suis grincheuse peut-être;
• la fille avec son fou rire vraiment injustifié à un souper presque parfait, qu'est-ce qui se passe avec ça?
• 
• YEP.
  

Dix avril

• toujours un bon moment pour bloguer, quinze-vingt minutes avant de partir travailler;
• mais j'ai pas le temps d'être devant mon écran ce weekend (que se passe-t-il, depuis quand ai-je une vie aussi sociale, tant de questions sans réponse);
• hier a été très drôle, mais le genre de drôle qui ne se raconte que très mal par écrit, fallait être là, dommage pour tous ceux qui n'y étaient pas;
• mon amie-adulte était toute contente de voir mes smoky eyes, c'était touchant;
• pendant longtemps j'étais habituée d'être celle qui conduisait et qui allait chercher ses amis alors maintenant je suis dépourvue chaque fois que quelqu'un me fait un lift quelque part...mais hier on est revenus au bon vieux temps et j'ai transporté des gens dans ma nouvelle voiture de chef et l'équilibre de l'univers fut momentanément rétabli;
• cette semaine j'ai triché et j'ai acheté un livre que j'avais demandé pour ma fête, mais finalement mon frère m'a stoolée à mon père et je suis un peu contente parce que je l'aurai pas en double (même si j'assumais les conséquences de mon impatience);
• sur une échelle de 1 à 10, mon envie d'aller travailler se situe quelque part dans le négatif;
• j'aimerais mieux passer l'aspirateur qu'aller là-bas...c'est tout dire.
  

Sept avril

• tsé quand t'as une information à demander à un employé de magasin, mais qu'il est au téléphone et c'est de toute évidence un appel personnel? ouin;
• je suis contente que plusieurs youtubers que j'aime fassent vlog every day in april;
• j'aimerais pas ça avoir des grosses narines;
• je sais pas pourquoi j'ai toujours tendance à écrire la rochefoucauld avec un t au lieu d'un d;
• faut que j'aille chez le chiro demain matin à 8h, eurk;
• depuis tantôt j'argumente avec moi-même pour me convaincre que j'ai pas vraiment besoin de faire l'épicerie ce soir;
• et que je peux survivre une autre journée sans aller à la pharmacie;
• mais demain en arrivant de travailler ça me tentera pas plus;
• est-ce que faire du lavage est une bonne excuse pour ne pas aller à l'épicerie?
• ce blogue est maintenant dédié à toutes les choses ménagères poches que je n'aime pas;
• eurk.
• ps: finalement never let me go c'était triste mais pas tant que ça. j'ai pas pleuré en tout cas.
  

Six avril

Je fouinais dans les coins les plus reculés de mon disque dur externe cet après-midi, à la recherche d'un fichier obscur, et je suis tombée sur de drôles de choses. Littéralement drôle genre des archives de précédents blogues à tendance scusez chu folle, mais aussi drôle/weird, des vieilles conversations, des extraits de e-mails, des ébauches de choses que j'ai pas osé dire à quelqu'un dans ce temps-là.

J'en ai relu des morceaux en souriant un peu, consciente que ces moments-là sont passés et que les choses sont trop cassées pour avoir espoir que ça s'arrange. Quand même, sans aller jusqu'à dire que je regrette, dans certains cas je trouve ça dommage.

i can't help feeling we could have had it all

Cinq avril

Je triche et je fais des bulletpoints parce qu'aujourd'hui c'est ça.

• je connais des gens qui devraient écouter cette chanson plus souvent;
• j'ai un nouveau client préféré et j'ai dit à ma collègue-adulte que je voulais l'épouser, elle a trouvé ça très drôle;
• ma maman m'a pris un rendez-vous chez sa coiffeuse pour vendredi le quinze (à ma demande, quand même), alors j'ai abandonné le projet de me cacher dans une pile de mes cheveux comme rapunzel;
• relation amour/haine avec le chat facebook;
• j'ai commencé à écouter never let me go mais j'ai un peu peur de continuer parce que tout le monde dit que c'est donc ben triste pis je sais pas si ça me tente;
• un vieil homme m'a parlé de mon vernis à ongles, je pense qu'il était outré par la couleur;
• dimanche, à la cabane à sucre, ma cousine m'a dessiné des choses:

• et aussi, voyez ce petit monstre à grosse tête, comme elle est cute quand elle n'est pas occupée à dérouler tout le papier de toilette:

• je suis devant l'ordi et je lis twitter sur mon téléphone...c'est le moment de quitter.
  

Quatre avril

Le garçon s'approche en lui faisant le même petit sourire qu'il semble adresser à tout le monde, celui qui est poli et qui convient bien à un lieu de travail où l'on côtoie beaucoup d'employés et de clients. Elle force une expression faciale amicale en retour, mais elle ne comprend pas ce qu'il fait dans son coin du magasin.

-Hey, est-ce que je peux te parler une minute?

Il a l'air sérieux, mais conscient du contexte professionnel dans lequel ils se trouvent. Ils ne sont pas vraiment bons amis, qu'est-ce qu'il lui veut?

-Euh, ouais, mais Linda est partie diner et j'suis toute seule pour servir les clients, faut que je reste disponible...
-J'comprends. J'me demandais juste si j'avais fait quelque chose, genre, es-tu fâchée contre moi?

Il ne la regarde pas et la question le met visiblement mal à l'aise. Elle se trouve chanceuse de ne pas avoir une job de bureau, parce que si elle avait été assise sur une chaise, elle en serait tombée par terre.

-Wow, hm, d'où tu sors ça? J'veux dire, non, non non, j'suis pas fâchée ni rien. Pourquoi j'serais fâchée? C'est pas comme si on se parlait assez pour se taper sur les nerfs!

Elle rit nerveusement et c'est à son tour de baisser le regard.

-Mademoiselle, la colle, c'est dans quelle rangée?

Le client doit lui trouver l'air ridicule avec ses joues trop rouges. Elle sait que le garçon la regarde alors qu'elle pointe vaguement un emplacement.

-Dans la 5, juste à votre droite, monsieur.

Elle laisse passer un instant pour s'assurer que le client trouve ce qu'il cherche avant de se replonger dans la conversation.

-Faque...c'est ça, là. J'suis pas fâchée. J'vois pas pourquoi tu te posais la question à la base...
-Ben je sais pas, m'semble qu'on se parlait, justement, avant. Pis là tu m'as ajouté sur Facebook, pouf, plus rien! J'ai l'impression que tu m'évites, même. Sérieux si y'a d'quoi, tu peux me le dire.

...y'a que ton facebook est plein de photos de toi avec ta blonde, vous êtes super beaux pis ça m'écoeure même pas, je comprends, vous vous aimez, bravo, pis c'est même pas que je voudrais être à sa place, c'est que je veux éviter d'en arriver là, parce que je me connais pis crisse je suis d'même avec les gars en couple, je suis conne, avant toi il y avait l'autre et avant l'autre c'était encore un autre et cette fois-ci c'est non, je peux pas me faire ça, faque je te parle le moins possible ok, je te parle pas parce que quand je te regarde je vois l'homme idéal alors que je voudrais juste voir un gars beau avec qui flirter deux minutes le mardi matin quand on a les yeux encore plein de sommeil, mais vu que c'est tout ou rien, ben il faut que ce soit rien...

-Nope. Y'a rien. Mais t'es fin d'avoir voulu vérifier.

-Mademoiselle, j'aurais une question sur les différentes sortes d'epoxy!

Ils échangent un dernier sourire mal à l'aise, et c'est tout.

Trois avril

Tout le monde parle du printemps, de soleil, de terrasses et de minijupes, ok c'est correct et je comprends, mais ça me donne un peu envie de rouler des yeux, parce que je suis comme ça, j'ai souvent envie de rouler des yeux quand on s'émoustille un peu trop, genre les nerfs là, c'est pas comme si chaque année on réinventait la roue avec le dégel des bibittes et des hormones.

Mais le printemps a ses moments aussi, quand on commence à ouvrir le toit de la voiture, quand les amis parlent de déménagement et de nouveaux départs, quand les gens s'énarvent de partir leur barbecue pour la première fois. Les chats sont cutes de découvrir l'odeur du monde extérieur à travers la moustiquaire de la porte-patio. Le téléphone sonne plus souvent, est-ce qu'on fait ci, est-ce qu'on va là? et c'est vrai que c'est plaisant de rouler sur de l'asphalte sèche en direction n'importe où, Québec, Montréal, let's go, pourquoi pas?

La planète entière va à la cabane à sucre et les enfants sont donc ben collants, mais ça fait partie du fun, on pile dans la bouette et on se passe la bouteille de Purel après la tire. Et le soir on prend soin d'ouvrir la fenêtre de la chambre, question de profiter de la fraîcheur pour continuer à dormir le plus longtemps possible sous une pile de couvertures lourdes.

Deux avril

C'est à se demander d'où viennent ces limites que l'on s'impose. De soi ou de l'autre? Qui peut me dire, ou lui dire, ce qu'on peut et ne peut pas faire? On se fait répondre à grand coup de proverbes que personne n'observe, mais qu'est-ce que tout le monde fait de la possibilité de s'accomplir à son meilleur, de vivre plus grand que grand, d'être mémorable et de transcender le banal?

Lasse et déçue que personne ne me donne la réplique.

Un avril

Tsé quand t'es au delà de la fatigue, quand tu sais plus trop de quelle manière fonctionnent tes jambes, comment elles te supportent encore ou pourquoi ton dos n'a pas déclaré faillite avant aujourd'hui? Des fois c'est comme ça et tu dirais non à n'importe quoi juste pour qu'on te laisse tranquillement te rouler par terre d'un côté à l'autre de ton salon, en ramassant la poussière avec tes cheveux, parce qu'à quoi bon faire autre chose? Toute tentative de confort est aussi inutile que les orthèses qu'on t'a vendues sous prétexte que ton bassin disait à tes jambes que la gauche est plus longue que la droite. Aussi bien mettre le feu au matelas que tu as payé deux mille dollars et ensuite te moucher avec tous les billets de vingt qui seraient autrement destinés à un chiropraticien. Tu te demandes à quel pourcentage les gens croient que tu blagues quand tu leur offres de l'argent pour qu'en échange ils procèdent à l'amputation de ton dos.

...des volontaires?