entre deux eaux

pendant un trop long temps, je pensais que j'étais perdue. mais tsé, pas perdue comme dans pas savoir où j'étais, je sais toujours où je suis, sauf en voiture des fois. j'étais perdue comme dans «faudrait manger les haricots sinon on va les perdre». gaspillée. pas encore moisie au complet, mais quand même plus bonne. j'étais toute seule dans ma tête qui fait mal encore, tout le temps. j'aurais vidé douze bouteilles d'aspirinetylenoladvil si j'avais pensé que ça pouvait aider. sauf que c'était ma faute, ma faute le mal et le touteseule et l'échec et la certitude d'être flaggée loser pour le reste de l'éternité. c'était pire. long et triste et fuck, j'ai encore donc ben de la misère. je parle je parle de tout sauf de ça, j'évite de répondre, j'suis pas ici, mais pas perdue non plus, pas tout à fait, du moins.

je sais que j'écris de la scrap, mais j'écris, tsé. juste un peu, jamais assez, jamais bien, mais un peu c'est tout ce que j'ai en ce moment. c'est rien pantoute. vous gagnez tous mille fois plus que moi; sachez que j'en suis bien consciente. je sens juste que je vais moins pire. y'a une chose ou deux encore que je suis capable de faire, je pense. j'aimerais ça, en tout cas. pis y'a même pas un mois, j'aurais pas protesté si on m'avait jetée aux poubelles.

c'est ça. c'est ça, que je me dis.