21 août 2009

Comme ça, chaque fois.

«Sérieux, ça m'dérange pas, laisse les coupes dans le lavabo, va m'attendre dans le salon, je te rejoins dans deux minutes.»

Devant le miroir de la salle de bain, j'évite de croiser mon propre regard. Je sèche mes mains comme il faut au lieu de les essuyer sur mes jeans, pour pas qu'elles soient moites-dégueu quand tu décideras de les toucher. Je te rejoins; t'es assis à la même place que d'habitude sur mon sofa. On va écouter un film (en français, parce que t'es pas vraiment bon en anglais), tu vas le trouver bon parce que t'es pas bin bin difficile. Je vais sourire et t'embrasser; c'est la chose à faire.

Quand il sera l'heure à laquelle tu trouves raisonnable de rentrer chez toi, tu vas encore me demander semi-sérieusement pourquoi on n'habite pas ensemble. J'te dirai un peu n'importe quoi avec des formulations déroutantes parce que si j'avais à remporter l'or dans une discipline précise, ce serait celle d'éviter les questions auxquelles j'ai pas envie de répondre.

La porte va se refermer derrière toi avec un «clic» salvateur et mon corps reconnaîtra sa permission de soupirer.

Me reste plus qu'à retenir mon souffle encore trois heures et quart. Plus ou moins cinq minutes.

«Tes mains sont froides.»

2 commentaires:

myr_heille a dit…

Excuse mon commentaire peu poétique, mais: est-ce que c'est une citation de Pride & Prejudice traduite que je vois là?

Sara a dit…

Wow, t'aurais dû voir ma blank face à la lecture de ton commentaire! Ça m'a pris un bon dix secondes à trouver d'où venait ta question haha. C'était pas du tout voulu! Cette intertextualité était une gracieuseté de mon subconscient ou j'sais pas trop.