27 juin 2009

Capitulation

J'étais assise sur la chaise devant l'évier, pas maquillée, après une journée de travail où il avait fait assez chaud pour que les patrons nous rappellent de nous hydrater. J'avais des papillotes de métal un peu partout sur la tête et je faisais déjà de grands efforts pour rester polie avec celle qui faisait son travail en me tirant les cheveux. Y'avait une autre cliente; elle attendait que sa teinture ravive le rouge de ses racines châtain terne. Avec le sac sur la tête, on voyait beaucoup ses trop gros sourcils.

Quand ta femme est arrivée, je l'ai pas tout de suite reconnue. J'avais jamais porté attention à elle, les rares fois où je l'ai croisée. J'ai appris son prénom et j'ai trouvé dommage qu'il soit tellement plus joli que le tien. Elle a bien peu de cheveux; il fallait pas les couper beaucoup. Mon cerveau a souri en coin quand j'ai réalisé combien elle semble gentille. Évidemment.

Quand ta fille est venue la rejoindre, je me suis dit que la vie devait se trouver drôle en maudit de me niaiser comme ça. Elle a tes yeux.

Vous partez au Mexique dans onze jours. Pendant ce temps-là, j'me ferai un itinéraire qui m'évitera de passer devant chez toi.

1 commentaire:

97 a dit…

Ce texte me rappelle le film 'Caramel' ... de Nadine Labaki