28 mai 2009

You remind me of lalala.

Si y'a bin d'quoi qui m'énerve, dans la vie, c'est me faire demander «Qu'est-ce que tu fais là?»

J'pose jamais cette question-là aux gens. C'est pour ça que j'accepte que tu te pointes chez moi et que je dis rien d'autre que «Veux-tu un café?», en attendant ton «non» prévisible.

J'te demande pas comment ça va. Si t'es là, c'est que ta vie cloche.

Je te raconte à quoi j'ai rêvé cette nuit. J'haïs ça quand les autres me racontent leurs rêves, je m'en câlisse tout le temps. Sauf que les miens, ils sont intéressants et drôles, you know. Parce que c'est moi. Tu m'écoutes; t'es smatte de même. J'te vois chercher les mots pour me raconter comment elle vient de te quitter pour un autre. Une histoire banale comme celles qui font le plus mal. Tu sais pas gérer ta peine, tu fais n'importe quoi, tu fumes, tu bois, tu dors pas depuis trois jours. J'me disais, aussi, que t'avais le teint grisâtre, même pour toi. J'aime mieux pas savoir à quoi a ressemblé ton trajet jusqu'ici.

Tu pleures pas; tu fais le gars. Tu m'embrasses sur la bouche comme si t'avais le droit. J'fais semblant que ça me dérange pas, pour éviter de te brusquer, mais tu goûtes comme un passé que j'veux pas déterrer. Avec un soupçon de tequila qui me donne mal au coeur. Ouais, tu peux dormir ici. J'te flatte le dos jusqu'à ce que tu t'endormes.

Dès que je t'entends ronfler doucement, je quitte la chambre en ninja. J'vais revenir, t'en fais pas. On va dormir collés, comme d'habitude. Faut juste que je me brosse les dents trois ou quatre fois.

1 commentaire:

Oops, we're dead! a dit…

J'aime bien ta plume, tes images. Tu dis beaucoup en peu, ça demande des qualités rares.