30 juillet 2009

pis j'irai pas dehors non plus

je suis fatiguée, j'ai mal, ça me fatigue d'avoir mal, mais pas comme dans fatigant-achalant, comme dans fatigue-accablante qui pèse lourd au creux des reins. je veux partir et je sais que c'est bientôt, mais je voudrais partir maintenant, parce que j'ai du mal à respirer, même si je ne Voyage pas avec une majuscule. hier, j'ai dit «j'suis pas drôle ces temps-ci» pour réaliser en l'exprimant à quel point c'est vrai. j'suis drôle d'habitude.

et ça me rend un peu triste de ne pas trouver les mots pour expliquer aux gens qu'ils me manquent, et que je passerais volontiers du temps avec eux si j'avais pas tant de mal à en passer avec moi-même.

j'ai mis plein d'objets aux poubelles cette semaine. j'ai déchiré des papiers, j'ai libéré de l'espace, j'ai soupiré pour faire s'envoler la poussière. quand je reviendrai, j'aimerais pouvoir dire que «le ménage s'est fait dans ma tête».

20 juillet 2009

La fois où la vraie vie gagnait.

J'ai le goût d'écrire des choses de la vraie vie avec des mots qui sortiraient spontanément de ma bouche. Faque pour cette fois-ci, j'informe les Internets qu'il reste à peu près cent quinze heures avant que je sois en vacances. Je compte les heures parce qu'après chacune, je peux me dire «une de moins» et ça vient plus vite que les journées complètes. Dans ma tête, j'occupe mes mains à dessiner des corps trop souples moulés dans des costumes colorés. Si j'étais pas déjà grande, j'aurais acheté un trucmuche qui dit «when I grow up I'll run away and join the circus» ou quelque chose comme ça; on comprend l'idée.

Mais je suis fatiguée au point de me coucher tôt [c'est tout dire].

Je commence même à avoir hâte de faire des boîtes et du ménage [c'est vraiment tout dire], mais pas autant que d'avoir des photos de soleil et de dessins dans le sable à partager.

08 juillet 2009

Hexadécimale

Je suis assise dans un fauteuil de cuir brun, les mains croisées derrière la tête. À ton entrée dans la pièce, j'évite de te regarder. Attends-tu une réponse de ma part? Je t'avoue de but en blanc ne pas t'avoir écouté. Je n'ai rien de plus à t'offrir; j'ai l'intention de rester de marbre jusqu'à ce que tu bouges.

Pas un mot. Tu berces mon visage entre tes mains jusqu'à me laisser croire qu'elles ont été moulées le long de mes joues. Je n'ose toujours pas permettre à tes yeux de plonger dans les miens, par peur de ce que tu risques d'y voir. Ton contact prolongé me malaise l'intérieur; je tourne la tête brusquement.

Tu laisses tomber sur le sol mon visage de porcelaine. Il n'est pas cassé, mais fêlé un peu, sur le côté, là où il se fondait à ma mâchoire. On remarque facilement qu'il s'agit d'une façade.

Merci, merci merci merci.

03 juillet 2009

Tu vois rien.

Ramper parmi les décombres, enfoncer mes doigts dans les coins les plus laids, sentir un mouvement qui bruisse sous mes ongles, deviner la voix qui m'inquiète. Je n'assume rien, je te glisse entre les jambes comme une étendue de vagues décousues qui filent pour tisser un paysage aride. Je tisonne, je dresse les plus grands chevaux du monde; nul ne me ferre. Je creep dans les plis du grand chapiteau aux couleurs de boue et je murmure les ritournelles qui hantent ton sommeil. Je jongle avec les pommes caramélisées que je pose ensuite sur ton crâne. Je t'arc-à-flèche et tu fermes les yeux tellement fort que l'intérieur de ta tête les avale. Ton visage est lisse comme le ballon qui tourne sur mon nez rond. Mes mains sont pleines d'aiguilles et je t'éclate en voulant toucher ta joue. Quel gâchis.

01 juillet 2009

For Halloween, I'll go as a human.

Je parle, j'écris, ma face est un livre ouvert qui transmet plein d'infos encore plus vite que ce que mon cerveau prend le temps de former. Pourtant, je communique comme une huître. J'ai jamais su comment signifier aux gens que je suis vraiment là, même quand j'en ai pas l'air. Je hais qu'on me touche l'épaule quand on me parle au même titre que j'ai besoin d'une grande bulle, socialement parlant. J'comprends pas les gens qui ont peur d'être seuls. Peut-être parce que moi j'ai peur d'être avec les gens, parfois. Mais j'suis là quand même, j'vous oublie pas. J'suis pas froide; juste un peu silencieuse par moments.