16 janvier 2011

À toi, et à toi aussi, qui ne lira jamais ceci.

Je ne cherche pas réponse à mes questions, je réfléchis seulement à haute voix - par écrit - parce que si je parlais pour vrai, il n'y aurait personne pour m'entendre. Je ne suis pas un cas de je me sens si seule dans cette foule; il n'y a que moi ici en ce moment, c'est tout.

Je pensais à l'amitié et aux dates d'expiration. Après combien de temps, après combien de jours, semaines, mois, années de silence peut-on considérer qu'une personne n'est plus une amie, mais une simple connaissance? Jusqu'où les bons souvenirs peuvent-ils justifier qu'on repousse au loin le moment où l'on considérera les ponts assurément coupés? Au même titre, quand est-ce qu'un collègue devient plus qu'une présence imposée par un lieu de travail ou d'études?

J'ai du mal à apposer des étiquettes à certaines relations interpersonnelles, et j'en connais quelques uns qui me diraient au diable les catégories, les compartiments et les Tupperware tant qu'à y être, mais ça devient parfois difficile de dépêtrer tous ces liens tissés.

Nous sommes amis, mais je n'ose pas te parler d'un certain sujet lié intimement à la personne que tu es, parce que je refuse d'être la méchante. J'ai peur de briser ce que nous avons sous prétexte que je crois savoir mieux que toi ce dont tu as besoin.

Tu me manques, mais nos vies se ressemblent si peu, j'ai l'impression de ne rien savoir de cet univers inconnu dans lequel tu te débrouilles si bien. Je n'ai rien à t'apporter alors je garde mes distances.

Je crois que si on se rencontrait aujourd'hui, on ne s'entendrait pas particulièrement bien. On se verrait peut-être de temps à autres, avec d'autres gens, sans plus.

Toi, au contraire, je t'apprécierais sans doute mieux si nos chemins se croisaient sans le bagage de ces années où l'on se connaissait à distance seulement, sans échanger autre chose que des banalités.

Et toi...je ne saurais pas quoi te dire, si on se voyait. J'ai toujours détesté la question quoi de neuf? parce qu'après un temps plutôt court, la réponse devient inévitablement tout, tout est neuf, le quotidien change, les habitudes aussi. Qu'est-ce qui nous retient encore? Les souvenirs, les moments passés à rire, à boire, à parler comme si on allait avoir des choses à se dire jusqu'à la fin de nos vieux jours?

J'ai l'impression que si je faisais moins d'efforts pour maintenir notre amitié, tu n'en ferais pas non plus.

Je te prends un peu trop pour acquis. Je ne devrais pas, parce que tu m'apportes beaucoup, probablement plus que tu ne le penses.

On ne se voit pas très souvent, mais tu m'écoutes toujours attentivement, et malgré des hauts et des bas et certaines périodes creuses, j'espère que tu sais que je suis toujours là. Tu me donnes toujours l'impression de croire en mes capacités et ta confiance m'est précieuse.

Tout ça pour dire que je ne sais pas toujours, ou toujours pas, où me situer par rapport à toi, ni à toi, ou toi. De toute manière, je suis toute seule ici. Ce n'est pas comme ça qu'on obtient des réponses à ses questions, n'est-ce pas?

3 commentaires:

3B; Trois-Bé a dit…

WORD. Beaucoup. J'passe le plus clair de mon temps à être tout seul dans ma tête. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, si et quand je parle, ça fait longtemps que ce n'est plus un débordement, mais un remplissage. D'la grosse sagesse de dimanche soir, en ce commentaire TLDR.

[Mon Captcha c'est manesecu... « Man, ce cul! »]

3B; Trois-Bé a dit…

Comment-spam, pour indiquer que mon nouveau Captcha c'est Moutedni. WOAH.

M'BAROU!

J'ai fini de spammer ta comment-box.

manouche a dit…

Oui tout est neuf à chaque instant , il faut savoir si le lien vaut la peine d'être remis à jour!