18 octobre 2010

Tell me

Te souviens-tu du temps où on marchait dans les rues de ton quartier en ayant l'impression que le monde nous appartenait? On avait quoi, quatorze, quinze, seize ans? Peu importe, on était entourées de gens merveilleux, on réussissait tout ce qu'on entreprenait et l'avenir s'annonçait tout aussi beau. On y croyait donc ben fort, hein? Y crois-tu encore autant?

C'est universellement reconnu que l'adolescence et le passage vers l'âge adulte, c'est une période difficile, pleine de transformations, de confusion, de nouveautés déstabilisantes. Me semble qu'on s'en est particulièrement bien tirées, trouves-tu? Ces années-là ont été enrichissantes, remplies d'expériences pertinentes, j'ai appris à me connaître, j'ai su où je voulais aller dans la vie.

Aujourd'hui, je suis tombée sur cette question-ci: «If your 8 year old self met you, would they be proud?» Ça m'a un peu jetée à terre. Y'a trois ou quatre ans j'aurais dit oui sans hésiter. Maintenant, j'suis plus trop certaine. Ça en dit long sur ce que je pense de la vie que je mène en ce moment...

La plupart du temps j'arrive à fonctionner through the motions, je souris, je vois des gens, je fais des efforts pour être plus sociable, je suis correcte, mais ça semble tellement...insuffisant? J'essaie de mettre le doigt sur le moment où j'ai dû commencer à me battre pour répondre aux simples exigences de base de la vie au lieu de vouloir toujours être plus, toujours meilleure, aller encore plus loin.

Comment on récupère cette confiance-là, celle qu'on prenait tellement pour acquise à quinze ans? Je te demande ça parce que je pense que tu l'as encore (et avec raison, parce que t'es awesome, je suis sûre que ton 8 year old self serait d'accord avec moi).

J'aurais pu t'écrire ça par e-mail, mais j'voulais pas que tu penses que j'attends une réponse magique de ta part. Je sais bien que tu peux pas faire les efforts à ma place. C'est juste qu'aujourd'hui, je m'ennuie de toi et de la possibilité d'aller prendre une marche dans les rues de ton quartier.

2 commentaires:

taupe a dit…

Quand j'étais petite, je m'écrivais des lettres pour quand je serais grande... Je les mettais dans une enveloppe bien collée, j'écrivais dessus l'âge de la grande moi à laquelle je m'adressais, et je les empilais dans un gros coffre de pirate. Je crois que j'ai cessé cette pratique entre 20 et 30ans... Toujours est-il qu'en emménageant dans ma maison l'an dernier, mon père est venu me dumper des tas et des tas de trucs qu'il ne supportait plus de voir dans son sous-sol... Dont LE coffre de pirate...

La grande moi que je suis avait du retard dans sa lecture...

Mais ce qui m'a jeté par terre, à part l'absence de compagnon canin grand format prescrit comme symbole de la réussite, c'est que je suis devenue exactement ce que la petite moi espérait... Ma petite moi serait très fière de ma grande moi...

Et moi ce que j'ai ressenti, c'est une vague de réconfort comme je n'en avait plus éprouvé depuis le temps où j'étais suffisamment petite pour me jeter dans les bras de ma grand mère....

Tu devrais peut-être t'écrire des lettres toi aussi!

manouche a dit…

Quand j'avais 14 ans j'étais une héroïne, c'est maintenant que je le sais après avoir tout perdu au fil des ans...