24 juin 2011

De l'incertitude que tout ira bien

Tu marches pas tout à fait comme il faut, t'es pas sûre que tu pourrais mettre un pied devant l'autre sur une ligne droite si la loi l'exigeait. Tu réfléchis à l'envers, tu souris trop à grand à deux adolescents, t'as du mal à déchirer un emballage de plastique récalcitrant. T'es la version mutée de toi-même et tu ignores si c'est une victoire ou un échec que personne ne s'en aperçoive.

Tu remarques davantage les bruits qui t'entourent. T'as l'impression que ta vision périphérique te joue des tours. Tu fais volte-face pour surprendre ce qui te donne l'impression d'être suivie, mais il n'y a que toi et ton champ de vision qui te donne le vertige. Tu sens ton anxiété perler à la naissance de ton front.

Mais t'as surtout une peur irrationnelle d'avoir un cheveu coincé dans la gorge. Tu veux seulement éviter de subir le même sort qu'un melon d'eau tranché nettement en deux par un fil de fer, comme dans The Borgias. Et melon d'eau, ça te rappelle les enfants à bicyclette qui zigzaguent n'importe comment, debout sur leurs pédales, et leur tête qui exploserait comme un gros fruit s'ils tombaient dans la trajectoire d'un pneu de voiture. C'est pas drôle, mais tu ris quand même un peu trop.

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